CRITIQUES * RESEÑAS

 

Gustavo Beytelman (Décembre 2018)

"Los poetas del tango, los "letristas de tango" como se los designaba, no concebían sus obras independientemente de la música. Podían imaginar sujetos a solas o de común acuerdo con los compositores o bien escribir sobre una música ya compuesta pero nunca disociadas una de la otra. Lo poético era un valor agregado, lo importante era el sujeto, cómo decirlo y su íntima relación con la música. León, que practica el tango desde la música y la danza, conoce los arcanos de este arte. En su traducción de tangos restituye la íntima trama de este repertorio. Propone al público francés una original versión de este ya vasto repertorio de tangos, aliando a una autorizada traducción la posibilidad de sentir la música como parte inseparable de la poesía. Y viceversa. GB"

 

"Les poètes du tango, les "paroliers de tango" comme on les appelait, ne concevaient pas leurs œuvres indépendamment de la musique. Ils pouvaient imaginer des sujets seuls ou d'un commun accord avec les compositeurs, ou bien écrire sur une musique déjà composée, sans jamais dissocier l'un et l'autre. Le poétique était une valeur ajoutée, l'important étant le sujet, la façon de le dire dans son intime relation avec la musique. Léon, qui pratique le tango à partir de la musique et la danse, connaît les arcanes de cet art. Dans sa traduction de tangos il restitue la trame intime de ce répertoire. Il propose au public français une version originale de ce si vaste répertoire de tangos, alliant à une traduction qualifiée la possibilité de sentir la musique comme une part inséparable de la poésie. Et vice-versa. GB"

 

Walter Romero (Novembre 2018)

Professeur de littérature française à l'Université de Buenos Aires, chanteur de tango

"Varias veces en su historia el tango supo impactar en Paris para devolvernos, como en los más lustrosos espejos, de qué materia (rêveuse) esta hecha esa música, ese baile y, ahora, parece, sus letras. Revelándose contra el enigma de que la poesía, y, aún más, la poesía cantabile, no puede vencer los cerrojos de su propia lengua, el gran Léon Lévy Bencheton, amigo francés que conocí en mi última presentación en Paris este último enero, se encargó, en un libro bello y minucioso, de volver francesas un puñado de letras de tango que bien podrían entonarse paseando por el Quai Voltaire o remontando la rue Mouffetard. Con una tapa en rojo tango y estrictos estudios sinópticos y temáticos, Lévy Bencheton traduce la tanguedad encontrando le mot juste que la lengua francesa acaso estaba esperando "darle" (con ansias fieras) a la poesía de Castillo, Discépolo, Manzi, Ferrer, Le Pera y otros. Ya me los estoy aprendiendo y degustando entre la risa del hallazgo y una ostranenie que tiene la belleza de la propia lengua en su más inquieto reverso. Ahora sé que la próxima vez que cante en Paris (o en Balvanera, Abasto o Villa Crespo) - "del lado de allá" o "del lado de acá", como dijera un alto cronopio-, tendré que aprenderme y modular alguna de estas geniales versiones.-

Aquí van para que disfruten estos fragmentos "assorties" a descubrir de un apéndice de letras estrictamente traducidas para poder ser cantadas!”

"Quel manque de respect!
Quelle insulte à la raison!
Quiconque est un monsieur!
Quiconque est un voleur!"

"Comme une école de toutes les choses
Déja tout jeune tu m'as fait découvrir
La cigarette
La force des rêves
Mon espérance d'amour"

"Tes yeux sombres et obscurs comme l'oubli,
et tes lèvres serrées comme la rancune
Tes mains sont deux colombes qui sentent le froid
Dans tes veines coule le sang du bandonéon"

"Après...Mais qu'importe l'après?
Si toute ma vie est l'hier
Qui me retient dans le passé
Éternelle et vieille jeunesse
Qui m'a laissé si apeuré
Comme un oiseau sans lumière"

"Plusieurs fois dans son histoire le tango a su rebondir à Paris pour nous renvoyer, comme dans les miroirs les plus brillants, la matière ("rêveuse") dont est faite cette musique, cette danse et, maintenant, semble-t-il, ses paroles.

S'inscrivant en faux par rapport à l'énigme que la poésie, et encore plus, la poésie chantée, ne peut pas vaincre les verrous de sa propre langue, Léon Lévy-Bencheton, ami français que j'ai connu lors de ma précédente prestation à Paris en janvier dernier, s'est chargé, dans un livre beau et précis, de rendre françaises un ensemble de paroles de tango qui pourraient bien se chanter en se promenant Quai Voltaire, ou en remontant la rue Mouffetard.. Avec une couverture rouge tango et de rigoureuses analyses synoptiques et thématiques, Lévy-Bencheton traduit la "tanguedad" (la "tanguité" ?!) en trouvant le "mot juste" que la langue française attendait peut-être de "donner" (avec un désir sauvage) à la poésie de Castillo, Discépolo, Manzi, Ferrer, Le Pera et autres. Je suis en train de les apprendre et de les déguster entre l'amusement de la trouvaille et une distanciation[1] qui a la beauté de la propre langue dans son plus curieux envers. Maintenant je sais que la prochaine fois que je chanterai à Paris (ou à Balvanera, Abasto ou Villa Crespo) – "du côté de là-bas" ou "du côté d'ici", comme dirait un "cronopio[2]"-, je devrai apprendre et moduler quelques une de ces versions géniales.-

Et voici pour votre plaisir quelques fragments “assortis” d’une annexe de paroles traduites rigoureusement pour être chantées. »

 

Jean-Luc Maxence (Novembre 2018)

Éditions "Le nouvel Athanor", magazine Rebelles n°16

"Beau résultat d'une passion artistique et culturelle, cet ouvrage se définit comme un travail d'exégèse et de classification. On y propose en effet 24 chansons représentatives de la "culture tango". Pour les béotiens en la matière, tant au plan historique que physique, on y découvre avec joie un lyrisme fier et débridé digne des anthologies les plus émouvantes..

Comment rester de marbre devant des images comme "Tes mains sont deux colombes qui sentent le froid/Dans tes veines coule le sang du bandonéon"....De plus, ce livre est bilingue (espagnol/français). Il est dirigé et rédigé par un passionné de longue date du folklore et du tango argentins, amateur de chant et de danses, et fondateur de l'Association Culturelle pour la Connaissance du tango argentin, ACTANGO."



[1] NdT : Traduction libre de "ostranenie", concept introduit par le formaliste russe Victor Chklovsky (cf. Wikipedia).

[2] NdT : Terme introduit par Julio Cortázar, à l’issue d’un concert de Louis Armstrong au Théâtre des Champs Élysées en 1952, pour désigner des personnages imaginaires, créatures ingénues, idéalistes, désordonnées, sensibles et peu conventionnelles (cf. Wikipedia).